Denis GINON

Prière du Père dominicain Antonin Sertillanges

« Par la mort, la famille ne se détruit pas, elle se transforme, une part d’elle va dans l’invisible. On croit que la mort est une absence, quand elle est une présence discrète. On croit qu’elle crée une infinie distance, alors qu’elle supprime toute distance, en ramenant à l’esprit ce qui se localisent dans la chair. Que de liens elle renoue, que de barrières elle brise, que de murs elle fait crouler, que de brouillard elle dissipe,
si nous le voulons bien.
Vivre, c’est souvent se quitter ; mourir, c’est se rejoindre. Ce n’est pas un paradoxe de l’affirmer. Pour ceux qui sont allés au fond de l’amour : la mort est une consécration, non un châtiment…. Au fond, personne ne meurt, puisqu’on ne sort pas de Dieu. Celui qui a paru s’arrêter brusquement sur sa route, écrivain de sa vie, a seulement tourné la page. Plus il y a d’êtres qui ont quitté le foyer, plus les survivants ont d’attaches célestes. Le ciel n’est plus alors uniquement peuplé d’anges, de saints connus ou inconnus et du Dieu mystérieux. Il devient familier, c’est la maison de famille, la maison en son étage supérieur, si je puis dire, et du haut en bas, le souvenir, les secours, les appels se répondent. Ainsi soit-il. »

Nous remercions Monseigneur Percerou, en union de prière avec nous, qui célèbre une messe pour Papa en ce jour à Nantes.
Père Cassiel, vous qui envisagiez de venir voir Papa depuis plusieurs semaines, Dieu vous a guidé pour nous rendre visite par surprise, deux jours avant qu’il remette son âme au seigneur. Pendant votre visite, Papa qui ne parlait plus depuis plusieurs jours, vous a miraculeusement dit de façon limpide « Merci d’être là ».
Un merci qui vaut mille mercis, et un Merci qui aujourd’hui prend un tout autre sens. Papa parlait-il d’aujourd’hui ou de dimanche dernier.
Cher Jean-Pierre, Père Millet, vous qui avez connu les parties de cartes, et qui discutiez pendant des heures avec Papa.
Vous qui avez vécu avec la famille plusieurs étapes importantes de nos vies, comme l’a décrite Sœur Emmanuelle dans plusieurs de ces livres, évoquant l’amour fraternel, altruiste, sans possession, comme étant le plus beau des amours, sachez que Papa et la famille, vous aiment profondément de cet amour fraternel.
Notre tristesse n’est pas un signe de manque, ni de vide.
Notre chagrin est la manifestation d’une nouvelle sensation, profonde, qui nous perturbe.
Ton amour nous caresse tendrement au cœur et nous déstabilise.
Nous apprendrons à dompter cette caresse, qui deviendra douce, et qui fera partie de nous pour toujours. Nous avons une chance infinie de t’avoir comme ange gardien, tu veilles sur nous précieusement, juste à côté, en haut, proche de nous.
Cet amour de la vie, des gens, du bonheur simple mais si précieux qu’est la vie du quotidien, est une leçon que tu ne nous transmettais pas en parole, mais en actes silencieux, toi qui étais si pudique et digne.
Tu es pour toujours notre héros, un cœur pur et gentil, qui aimait la vie et les gens.
Papa, nous sommes tous là aujourd'hui, ta famille, tes amis et tous ceux qui t'ont connu pour te dire merci.
Merci pour cette vie donnée, avec tant de moments partagés, où nous avons su apprécier ta bienveillance, ton humour, nos innombrables échanges, ces transmissions de valeurs et d'histoires, ainsi que la curiosité envers l’autre que tu avais.
Dans ce voyage qui t'emporte rejoindre Mamie & Papi, et toutes les personnes déjà parties, nous garderons ton sourire, ta bonne humeur et tes blagues, pour toujours au fond de notre cœur.
En regardant le soleil et en partageant les repas de famille que tu aimais tant, nous penserons à toi, avec la certitude que tu seras toujours au milieu de nous.
Nous t’aimons au-delà des mots, toi notre SuperHéros.

Cet hymne à la vie retranscrit l'essence même d'une réflexion engagée délibérément du côté de la vie. Ce pourrait être une quête de sens où chaque pas réalisé, au rythme d'une mar­che en avant, est porteur d'évolution, de direction mais aussi d'élévation. Le but d'une vie, disait Simone Veil est de se construire une architecture dans l'âme. Serait-ce pour en gravir les marches unes à unes et traverser les étapes du temps avec une perspective élargie? Au cœur de cette architecture, rester sans conteste, l'artisan de sa vie s'avère d'impor­tance. Avec les exigences de la vie qui évoluent avec le temps, c'est comment s'élever au dessus du tumulte du quotidien pour embrasser une vision plus globale sur l'existence, des premiers pas incertains de l'enfance à une forme de sérénité profonde qui s'est construite avec les années dans un ciel en perpétuel mouvement. Les valeurs échaffaudées m'ont conduit à penser des solutions de vie, clarifier mes besoins et m'affirmer encore sans me répandre inutilement.
Naviguer dans les méandres de l'existence, c'est se façonner, par une série de projets incluant des défis à relever, par des responsabilités et des opportunités, une nature qui se transforme au fil des saisons.
C'est sans nul doute, par ces mots déposés, une résonnance à ma vie, une invitation à plonger au plus profond de soi et du vivant en chaque chose, pour transmettre humblement ce qui est devenu un essentiel à mes yeux : perpétuer la vie quoi qu'il en soit pour mieux embrasser la richesse complexe de ce voyage que nous partageons tous ensemble.

Nous vous présentons nos plus sincères condoléances et sommes de tout coeur avec vous. Nous vous envoyons beaucoup de courage pour surmonter ce moment difficile. On pense très fort à vous.
Emma et Ludo Pelet